La pêche au toc demande en ces lieux des montages fins et légers et une extrême discrétion dans l’approche !
Les petites rivières, d’une largeur généralement de six à huit mètres, présentent le plus souvent un aspect assez diversifié. Le courant se concentre essentiellement dans le milieu du lit et il est fréquent d’y observer des alternances de rapides et de zones de calme. Au fil des saisons, les truites d’une taille qui dépasse ici souvent les 30 cm, changent plusieurs fois d’habitat, en fonction de la température, du niveau et de la transparence des eaux. Certains postes bien marqués en début de saison, vont se vider de leurs habitants quelques mois plus tard lorsque le débit diminue ! En début de printemps, dans les eaux froides, les truites demeurent peu actives, cantonnées dans leurs abris. La saison s’avançant, les eaux se réchauffent, les herbiers se développent, la nourriture et les caches abondent… elles n’hésitent pas alors à se déplacer !
Les bons postes
Même s’il est possible de pêcher l’eau à l’aveugle, il est nettement préférable de se concentrer sur les postes marqués. Prospectez en priorité les berges creuses, créées par le courant dégradant les rives dans les virages, au pied de la végétation. Par eau forte ou par eau froide, les truites y passent le plus clair de leur temps. Ne négligez pas non plus les trous ni autres déclivités du fond qui offrent aux truites un abri salutaire.
Les obstacles immergés tels que les roches sont des postes de tout premier ordre. En début de saison, c’est en amont de l’obstacle, surtout s’il débouche sur une zone profonde, que les truites s’installent. Aux premiers rayons de soleil, elles se rapprochent des côtés et ainsi des courants. Mais si les conditions sont favorables, elles n’hésiteront pas à se positionner juste à l’aval.
C’est aussi dans les remous et dans les secteurs de calme jouxtant inévitablement les chutes d’eau, que les plus belles truites aiment attendre leur pitance. Durant la période de forte chaleur, ces chutes deviennent synonyme de bien-être car elle réoxygènent l’eau
Quelle plombée ?
C’est bien connu, dans la pêche au toc, le plus difficile est de trouver la bonne plombée ! Car l’appât doit en toutes circonstances évoluer naturellement, autrement dit, dériver proche du fond à la même vitesse que le courant.
Il vous faut avant tout déterminer le poids de la plombée qui dépend uniquement de la profondeur du poste. L’idéal est de démarrer avec une plombée moyennement lourde, autour de 1 g. Vous l’adapterez ensuite facilement aux postes rencontrés en enlevant ou en rajoutant des plombs.
Plombée étalée ou massive ? Tout dépend de la vitesse du courant. Dans les zones rapides et par eau forte, où il est impératif que l’appât rejoigne rapidement le fond, une plombée massive s’impose. Elle permet en plus de pêcher avec précision, de faire passer l’appât entre les pierres et autres obstacles, elle est également efficace les jours de vent.
En revanche, par eaux basses et dans les secteurs à courant lent, c’est la présentation de l’appât qui prime. Optez dans ce cas là pour une plombée étalée.
Une approche discrète
Le mot d’ordre est la discrétion, dans tous vos gestes et mouvements ! Débutez la pêche par l’aval et remontez le cours d’eau en prospectant chaque poste potentiel avec méthode.
Camouflé dans la végétation environnante, réalisez des coulées parallèles à la rive en débutant au ras de la berge et en s’écartant à chaque lancer un peu plus vers le large. Une série de courtes coulées à proximité de chaque cache possible est nécessaire.
Accompagnez la dérive de façon que l’appât précède les plombs et évolue toujours le plus proche possible du fond, sans s’y accrocher et sans remonter vers la surface.
La touche se matérialise le plus souvent par un arrêt de la dérive, un déplacement latéral ou une tension anormale de la bannière. Dans tous les cas, le ferrage intervient sans tarder. Sinon, la truite se rend vite comte du piège !