Les pains de chènevis du commerce peuvent faire l’affaire pour préparer un coup à la graine, mais il est possible de
« fabriquer »
facilement des pains de chènevis « maison » très efficaces. Ils constituent un amorçage d’appel durable de tout premier ordre à moindre coût pour « fixer » les gardons sur votre coup.
1)
les pains de chènevis du commerce :
Il ne faut pas lésiner sur leur qualité. Il faut écarter tous les pains trop secs et non gras qui sont à base d’autres produits oléagineux et alimentaires, et qui ne contiennent que très peu de chènevis. J’évite aussi les pains de chènevis mélassés du fait de leur attrait irrésistible sur les carpes, de même que certains pains de chènevis « flamands » qui sont, en fait, plus des pains de mélasse que de chènevis (on peut, parfois, presqu’y compter le nombre des graines).
Personnellement, j’utilise des pains de chènevis supérieur (sensas) qui, très frais sont bien gras et relativement tendres. Ils sont disponibles en roues de 7 kg faites de 8 parts ou en pains carrés de 800 g sécables en 4. J’utilise ces derniers.
Je les fractionne à la scie à métaux, en carrés de 5 à 6 cm de côté, pour éviter les déchets. Je lance ces morceaux plus ou moins en amont du coup en tenant compte de la profondeur et du courant et je complète l’amorçage en lançant quelques poignées de graines cuites dont le germe sera bien apparent.
C’est, selon, moi une erreur de lancer le pain tel quel, en un bloc, car il pourrait, notamment, par grands fonds, descendre dans l’eau comme une « feuille morte » et se retrouver à un endroit autre que celui choisi.
2)
les pains de chènevis « maison » :
Ces pains se préparent de la façon suivante :
- moudre du chènevis cru sans le tamiser. (certains le font aussi légèrement griller à la poêle pour libérer les arômes).
- Préparer un sirop de sucre (pas de mélasse pour le gardon), en mélangeant à saturation du sucre en poudre (je choisis le sucre le moins cher dans les discounts ) avec de l’eau.
- Après avoir ajouté et mélangé au chènevis moulu de l’huile de chènevis (ou à défaut de l’huile de pépins de raisin), lier l’ensemble avec cette solution hyper collante.
- Confectionner des boules de la grosseur d’une balle de tennis et laisser sécher une dizaine d’heures ou mieux les placer dans un récipient dans la partie la plus haute du réfrigérateur pour une cristallisation au froid, encore plus efficace.
- Pour les eaux profondes et courantes, j’ajoute au préalable au chènevis moulu un volume de PV1 égal à ¼ de celui de chènevis, ce qui fera durcir encore plus les boules et aidera à les assécher.
- Deux ou trois boules suffiront pour chaque jour d’amorçage.
Au fond de l’eau, le sucre fondra peu à peu et libérera petit à petit le chènevis. On complétera l’amorçage avec des graines cuites comme en 1).
Le temps d’accoutumance est très variable selon les lieux de pêche : deux ou trois jours semblent un minimum pour les coups neufs à la graine, 4 à 5 jours seront parfois nécessaires, mais dans tous les cas : ATTENTION A NE PAS VOUS FAIRE PRENDRE VOTRE PLACE (dans le domaine public et dans le domaine privé si vous n’avez pas d’emplacement attitré).
Si c’était le cas, ou si vous n’avez pas préparé la place, il faudra faire un amorçage mixte : 5 à 6 boules comme des mandarines, en arrivant, d’amorce composée de farines et de chènevis moulu cru et cuit , et d’une ou deux petites poignées de graines cuites.
Que le coup ait été préparé ou non, il conviendra de rappeler régulièrement avec quelques graines ( 4 à 5) à pratiquement chaque coup de ligne jusqu’aux premières touches. On pourra alors espacer les jets de graines à tous les 3 coups de ligne pour ne pas « faire monter » les gardons trop vite entre deux eaux. Si les touches s’espacent, je rappelle à chaque coup de ligne comme au début. En fait je débute à la pâte avec une ligne plus fine et au pain de mie anglais en utilisant les deux lignes en me servant d’emporte-pièce adaptés à la taille des hameçons, j’emploie aussi parfois le couscous ou l’orge perlée. Je procède à des essais à la graine et dès les premières touches avec cette dernière, je « lâche » les autres appâts jusqu’à la « satiété » des poissons pour la graine. Je continue alors à la pâte et au pain (sans arrêter le rappel régulier des 4 à 5 graines) et essaie de nouveau la graine et ainsi de suite pour diminuer les temps morts, qui sont parfois fréquents à la graine.
CONSEIL : Avant d’entreprendre l’amorçage d’un coup à chènevis, il convient de sonder longuement en long et en large votre emplacement à l’aide d’une grosse sonde et d’une ligne grossière : il faudra relever les caractéristiques de votre emplacement (profondeurs, déclivité du fond, nature du fond, obstacles éventuels, courant…) et prendre la décision de le conserver ou non, notamment si la place recélait trop d’obstacles ou si la profondeur était sensiblement plus importante en fin de coulée qu’en tête, la graine passerait alors hors de portée des gardons.Amicalement, ch’Pateu (graineu aussi) .
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