La question que je me posais depuis plusieurs jours était : le virtuel pouvait-il exister ?
Pour répondre à cette interrogation, je fus contraint d’attendre ce fameux week-end du téléthon à Joinville pour m’en persuader.
Le virtuel est pour moi une façon impropre de parler avec des personnes que l’on ne connaît pas de visu. Etrange méthode pour nouer des liens mais tellement actuel pour ce monde sans cesse égocentrique, palliant le manque de courage par une forme de langage souvent mal comprise. Internet relie les hommes mais de quelles manières ? de mots, des signes, un langage sms…Rien qui ne permet de nouer une amitié profonde et durable. Car n’oublions pas que tant de gens se croient si proches par le net et lorsque l’alchimie s’opère, les rencontres sont souvent stoppées rapidement.
J’ai découvert lors de ce téléthon (serait-ce pour ça ?) des visages à mettre sur des mots, des visages souriants, avenants, réclamant ce contact tant espéré depuis plusieurs jours. Enfin, suite aux échanges de mots, nous allions échanger des regards. Je fus un peu surpris que tous ces pêcheurs puissent se parler sans méchanceté, sans se croire les meilleurs, sans arrière-pensée. Incroyable ! Qu’avait-il pu se passer pour en arriver là ?
Alors j’eus cette réponse dans ma tête immédiatement : il y avait une âme artpêchoise. Chacun était relié par un fil, non pas de pêche, mais de respect envers tous. La magie s’opérait au bord de ce canal, un élan de solidarité humaine était né pour ne pas mourir. Derrière mon appareil photo, je fixais ces visages épanouis, heureux, qui communiquaient le bonheur au-delà des frontières. Rien ne différenciait ces pêcheurs, ces hommes, pas même leur origine, leur statut social, leurs soucis de tous les jours.
Au dessus d’eux rayonnait un soleil d’amitié.
C’est là, en fermant les yeux, que je me suis affirmé : le virtuel existe.