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| Sujet: "La biodiversité régresse dans les lacs suisses...." Mar 22 Juin 2010, 12:44 | |
| La biodiversité diminue fortement dans les milieux aquatiques, en Suisse et ailleurs.
La biodiversité aquatique régresse de manière préoccupante, notamment en Suisse. Tel est le constat de plus de 200 scientifiques et techniciens de la gestion des eaux réunis mardi à l'Institut suisse de recherche sur l'eau (Eawag), à Dübendorf (ZH). L'importance de la diversité des habitats a été jusqu'ici sous-estimée et leur banalisation accélère le processus de régression.
Rapidité d'extinction
Les lacs, cours d'eau et marais ne couvrent que 0,3 % de la surface de la Terre. En Suisse, la proportion est de 4 %. Ces surfaces abritent une variété considérable d'espèces. 40 % des 30' 000 espèces de poissons connues dans le monde et plus de 100'000 espèces d'invertébrés vivent en eau douce.
Les milieux dulçaquicoles présentent des taux d'extinction relatifs et absolus nettement plus élevés que les milieux marins et terrestres. En Suisse, on a constaté la disparition de 17 des quelque 100 espèces de poisson connues sur son territoire. Plus de 60 % des plantes aquatiques sont considérées comme menacées. Les taux d'extinction actuels sont comparables à ceux qui ont caractérisé les périodes d'extinction massive de l'histoire de la Terre. Selon l'Institut, de moins en moins d'espèces apparaissent.
Selon Ole Seehausen, biologiste, la réduction de la diversité et de la taille des habitats rend caduque la nécessité d'adaptation génétique aux différentes niches écologiques. Les espèces récentes fusionnent en une espèce hybride unique et la formation de nouvelles espèces est interrompue. Dans le cas des 32 espèces de corégones des lacs suisses, au moins un tiers a ainsi disparu au cours de ces 50 dernières années. «Il ne nous reste plus beaucoup de temps pour sauver les espèces restantes», avertit Seehausen.
Evolution rapide
Contrairement à une idée répandue, les processus évolutifs peuvent produire des modifications ou adaptations significatives en quelques générations seulement. C'est ce qu'a démontré l'équipe de l'hydro-écologue Piet Spaak au lac de Greifen. Les chercheurs ont prélevé des oeufs de puces d'eau (daphnies) âgés de 50 ans dans les sédiments et les ont fait éclore. On a constaté que ces animaux, tout à fait viables, étaient plus résistants au plomb que les daphnies actuelles car adaptés aux concentrations courantes dans les années 1960. De même, l'étude de Seehausen sur les truites a révélé que les cinq types de truite répertoriés en Suisse - apparus dans différents refuges glaciaires - sont adaptés à des conditions environnementales très différentes et peuvent encore coexister dans les cours d'eau «naturels» sans fusionner génétiquement. Dans les rivières fortement perturbées par l'homme, ils sont par contre supplantés par la truite arc-en-ciel largement introduite par les alevinages. «Il n'existe pratiquement pas de programme coordonné pour la préservation de la diversité de la truite», déclare Seehausen.
Supprimer les barrières !
La disparition ou la banalisation des habitats ne sont pas les seules responsables de l'extinction des espèces; le manque de liaisons entre les milieux l'est tout autant. Les barrières artificielles rendent la vie dure aux poissons. Dans une étude, des biologistes de l'Eawag ont dénombré 23 espèces piscicoles dans le cours inférieur de la Töss (ZH). En amont d'un seuil de six mètres de haut, leur nombre n'était plus que de 12. Dans le système de la Sitter (SG/AR/AI), 46 des 54 affluents étudiés n'étaient pas accessibles au chabot, un petit poisson des ruisseaux de tête de bassin. A l'inverse, le nombre d'espèces de poissons du Binnenkanal, au Liechtenstein, est passé de 6 à 16 en seulement quatre ans après que son embouchure a été réaménagée pour rétablir l'accès au Rhin alpin.
Responsabilité particulière de la Suisse
Selon Mark Gessner, chercheur à l'Institut, la richesse hydrologique de la Suisse et sa situation à la charnière de plusieurs régions biogéographiques font que la Suisse porte une grande responsabilité pour les milieux aquatiques et leur biodiversité. Une grande variété d'espèces et une grande diversité génétique garantiraient une meilleure résistance face aux modifications de l'environnement. Au lieu de mesures ponctuelles, il serait nécessaire de mettre en oeuvre une stratégie globale de gestion des eaux, comme on commence à le faire pour la protection contre les crues.
Selon Evelyne Marendaz qui dirige la division «Gestion des espèces» à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), il ne semble pas possible de modifier réellement la tendance avec les moyens et instruments actuels. Il serait notamment nécessaire de mieux coordonner la politique agricole et la protection des eaux. L'OFEV travaille actuellement à l'élaboration d'une stratégie nationale pour la biodiversité qui devrait être présentée au Conseil fédéral cette année encore. |
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olivier91
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| Sujet: Re: "La biodiversité régresse dans les lacs suisses...." Mar 22 Juin 2010, 12:58 | |
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Invité Invité
| Sujet: "La biodiversité régresse dans les lacs suisses...." Mar 22 Juin 2010, 13:06 | |
| Pour ce faire il faudrait qu'on en ai déjà conscience ....pauvre dame nature... |
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marco59
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| Sujet: Re: "La biodiversité régresse dans les lacs suisses...." Mar 22 Juin 2010, 21:52 | |
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| Sujet: Re: "La biodiversité régresse dans les lacs suisses...." | |
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