LES
FRAYERES, indispensables à la reproduction
Chaque espèce de carnassier a son propre mode de reproduction.
La femelle brochet pond ses œufs sur des herbiers dans des
zones peu profondes, la perche plutôt sur des branchages,
le sandre et le black bass construisent des nids sur des fonds
propres ou caillouteux.
Les pollutions,
les rivières canalisées, l’assèchement
des zones humides, conduisent de plus en plus à la raréfaction
des frayères naturelles qui permettaient de bonnes reproductions
des carnassiers de nos eaux. Le brochet, en particulier, est fortement
touché car il ne se reproduit bien que dans des eaux peu
profondes et herbeuses : bras morts, prairies inondées,
marécages, des zones qui ont particulièrement souffert
de l’activité de l’homme.
Toute protection
des espèces piscicoles ne peut se concevoir qu’associée
à des créations, aménagements ou réhabilitations
de frayères, afin d’offrir aux carnassiers présents
les meilleures conditions pour se reproduire.
Tout alevinage
fait sans action sur les zones de frai et sans limitations des
prélèvements est voué à l’échec
et ne consiste qu’à gaspiller l’argent des
pêcheurs pour satisfaire quelques viandards qui remplissent
leurs congélateurs en quelques sorties.
En revanche,
un ensemble cohérent de mesures, constitué d’aménagements
de secteurs propices à une reproduction naturelle, puis
de ré-empoissonnement massif réparti sur quelques
années et assorti d’un quota de prises et d’une
maille adaptés, permettraient d’espérer inverser
la tendance et retrouver durablement des eaux poissonneuses, pour
le plaisir de tous.