Jeudi 13 septembre 2012
C’est étrange comme parfois on se lève avec le sentiment que tout va être exceptionnellement bien durant la journée.
C’est ce genre de journée que je souhaite à tous.
Pour ma part, je laisserais sous silence la majeure partie pour n’en garder que l’essentiel….. La pêche !
Je vous présente donc une session éclair comme toujours, mais si les fois précédentes laissaient à penser que la pêche c’est toujours du bonheur, alors c’est que vous n’avez encore rien vu !
En tout premier lieu, la présentation du combo : canne Mitchell mag pro L 2-8 gr et shimano technium 2500 FC
Les leurres du moment : Biwa king kong 7 gr et bass assassin tubro shad 4’’ blanc
Eh bien oui,Il n’en faudra pas plus pour déclencher la foudre !
Le lieu se situe en côte d’or sur la ville de dijon ou coule une rivière d’exception, l’ouche. On pourrait penser que cette rivière de première catégorie au profil typique des cours d’eau de pleine côte d’orien ne laisse présager que peu de choses. Et pourtant, pour celui qui sait s’y attarder un peu, elle recèle bien des secrets.
Car les sessions s’enchaine, mais ne se ressemblent jamais. Et si je pensais tout savoir de cette rivière, je me trompais car elle m’a fait le cadeau d’une de ces sorties pêche dont on garde le souvenir impérissable.
Les trous pêchés durant cette session sont toujours les même que ceux que je prospecte habituellement, « le trou d’amora », « la plage », « la cassure », « les portes de kayaks » …..
J’en conviens, ce sont des noms très peu éloquents, mais pour moi ça ne fais aucune différence.
Je commence donc par amora. En arrivant, je m’aperçois que le niveau est bas, mais petite variante de ces derniers temps, l’eau est très trouble. Je décide donc de monter un king kong, j’me dis que je vais faire toute la session avec ce leurre. Mix entre lame vibrante, cuillère et rattle. Le king kong est un leurre à part.
Comme a mon habitude, j’attaque, et je tente le power fishing. Souvent ça rapporte du poisson. Et ça marche puisque rapidement je commence à enchainer les perches. Mais les grosses ne sont pas présentes ou plutôt ne répondent pas à mon leurre. Je lance dans le sens du courant, a contre-courant, mais rien n’y fais. Et la première belle touche se passe en aval de ma position le long de ma berge. Surement un broc au vu des nénuphars qui ondulent, j’imagine la scène aquatique du prédateur se saisissant du leurre, mais je suis vite rattrapé par la réalité des choses quand le poisson se décroche.
C’est pas grave, la pêche c’est aussi ça. Savoir s’avouer vaincu quand le poisson a été plus intelligent que le pêcheur et a réussi à se jouer du plus affuté des hameçons.
Et puis de toute façon, le poisson n’était pas énorme. Alors pas de soucis pour moi, c’est une moindre perte. (bah ouais, faut savoir se trouver des excuses)
Alors je monte à la plage ! là je me prends pas la tête, je pêche la tête de courant, et tout en pensant a la truite de jérémy, je m’imagine la taper et la mesurer pour m’apercevoir qu’elle fais pas 60 mais 61 cm. C’est certain que là, je manquerai pas l’occasion de la poster sur le fofo pour me moquer de lui. Mais ce ne sera malheureusement qu’une perche ridiculement petite qui se laissera berner.
Le king kong est définitivement un leurre à perche !
Alors puisque la truite me fais la moue, moi aussi je vais jouer à se jeu là et la dédaigner pour aller au trou suivant « la cassure ». en chemin, je m’arrête sur un courant qui est parfois prometteur sur les grosses perches, mais encore une fois, c’est une micro perche qui se saisira du leurre.
Décidément !
Alors je la décroche et la rends a son élément pour passer aux choses sérieuse. Sur la cassure, j’ai dernièrement tapé une belle perche. Rien d’affolant, mais c’était un poisson correct grâce à ses 30 up. Je prospecte par des lancers méthodiques sous les frondaisons de la berge en face pour revenir sur moi, mais rien !
Alors je vais changer de technique et être un peu plus agressif que ça. Puisque le lancer ramené ne donne rien, je vais jouer sur les dents de scie. Mais surtout, je vais tanker le poisson directement sur la zone de tenue. A mes pieds, il y’a un gros tas de branches coupées qui a été jeté dans l’eau. Et ça tombe bien parce que le poisson apprécie ce genre d’endroit.
Je lance donc en aval de la zone boisée pour revenir dessus, mais si les premier lancer ne donne rien. D’un seul coup, je voie un remous se former en surface et un grand coup dans la canne. Instinctivement, c’est le ferrage. Le poisson est gros, et je dirais même que c’est très gros. Je pense en premier lieu à un gros broc, car j’ai fait ici un fish de presque 1 mètre, mais la défense me laisse rapidement savoir ce que c’est…… une carpe
Ça m’étonne même plus en fait, c’est pas la première que je prends en pêchant au leurre. Mais si les précédente c’était pas insurmontable, là c’est du sérieux. Les minutes s’enchainement pour rapidement passer à une dizaine de minutes. Et ce qui me choque c’est que j’ai pas encore vu la queue du fish. Le raffut créé attire rapidement la curiosité des passants qui s’attardent pour voir le monstre. Pour ma part, j’espère juste qu’elle va pas me défoncer ma canne. Il faudra gérer le serrage et le desserrage du frein pour éviter la rupture car je la contre au maximum. Je joue aussi sur le blanc de la canne qui se déforme dangereusement. A chaque instant, j’ai les yeux rivé dessus, et ça me fais peur. Tantôt c’est le blanc au complet qui plie, tantôt c’est le talon qui encaisse la totalité des rushs et le scion se met dans l’alignement de la tresse.
Le temps passe, mais le poisson ne se rend pas. Il prend le courant, essaie de remonter sur le trou plus haut, mais c’est à chaque fois par un contre de la canne que je le bride pour le stopper. Je la met mal, très mal, et si je pense durant un moment a couper le fil moi-même, je finis par me résigner et me dire que j’ai pas passé tout ce temps dessus pour lui offrir mon leurre. Il est hors de question que je laisse un poisson me ridiculiser comme ça. Qu’il soit surpuissant ou pas ça change rien, il est au bout, alors il est à moi !
Le temps passe, et la défense se fait de plus en plus molle. Je prends plus de fil qu’elle ne peut m’en reprendre. Il est temps de pomper pour la monter en surface et lui montrer qui est le patron.
Maintenant, les rêgles ont changé, et si elle peut encore se retourner et jouer de son poids, pour ma part, j’ai l’envie de la mettre au sol. C’est un match a mort qui se joue !
Je la voie enfin, c’est une commune, très grasse, et visiblement, elle affiche facilement les 10 KG !
La première vision de ce poisson laisse sortir un étonnement certains de la part de mon fan club qui s’amasse en face.
J’entends même un petit : « ouah ! mais c’est un monstre ! »
Pour ma part, une voie intérieur me dis surtout : « t’es complètement frappé mec, tu te rends compte qu’avec un frein mal rêglé, et sur une 2-8 gr, elle aurait surement pu te pulvériser la canne ! »
C’est clair, elle fais vraiment plus de 10 Kg, mais on verra ça plus tard, car le poisson n’apprécie pas le contact de l’air libre, et elle a pas bu la tasse.
Alors elle joue sa dernière carte, se retourner, jouer de son poids, reprendre le courant et redescendre au fond. Ça marche, très bien sa technique, de toute façon, j’ai pas de quoi la brider assez pour lui mettre la tête vers la surface et la reprendre. Le match reprend donc pour le second round. Ce sera à celui qui aura le plus d’endurance et de sang-froid, mais surtout, à celui qui fera le moins d’erreur possible. Et pour le moment, je dois avouer qu’elle sait ce qu’elle fait. Elle commence à m’entrainer vers l’aval. Elle a compris que je pourrais pas la stopper si elle sonde dans le courant et qu’elle se laisse porter comme un poids morts sur le fond.
Mais si sa technique fonctionne, au début, et comme je suis mal placé. Je décide de la suivre et de lui reprendre le surplus de fil. Si au départ c’est un peu le parcours du combattant, une fois les arbres passé et la cassure descendu, ce sera moins facile pour elle. Parce que si elle connaît les lieux, moi aussi je les connais bien.
Et elle vient de faire sa plus grosse erreur, passer sur le plati et sortir du fond pour longer la berge. C’est fini pour elle. J’ai la longueur nécessaire pour la contrer a nouveau et comme elle est presque sous la canne, je vais donner tout ce que l’a canne a en stock pour lui sortir la tête de l’eau.
Quelques tours de manivelle, un coup de pompage, et le poisson déjà bien épuisé sort la tête de l’eau. J’entends ce bruit si particulier que fond les carpes lorsqu’elles boivent la tasse, et à cet instant, je sais qu’elle est foutu.
Elle essaie de se retourner à nouveau, mais sa défense laisse plus a penser a un grosse bête sur le dos qui aurait du mal à se remettre sur patte.
Je la treuille et l’amène sur le bord, elle est morte ! Maintenant, je pense qu’elle a compris qu’elle pourrait plus rien faire et se laisse docilement ramener.
Du moins, c’est ce que je pense car une fois échoué, il me faut encore la soulever pour la mettre sur la berge. Ç’est a cet instant qu’elle m’offre une douche gratuite a base de vase et d’eau boueuse, mais c’est pas grave, je m’en moque, j’ai été bien meilleur qu’elle sur du matos light.
Une fois pris en main, je m’apperçois qu’elle fait son poids. La bougresse a bien profité de l’été. C’est un poisson qui selon moi affiche très largement les 10 Kg. Sans non plus dire que c’est un monstre, je dirais qu’au max, elle fait 13 Kg.
La photo faites, je la remet à l’eau et lui laisse le temps de récupérer un peu avant de la lâcher. Elle l’a bien mérité je pense.
En remontant sur les hauteurs de la berge, j’entends un bruit vers la berge en fasse et je remarque que c’est ma carpe qui n’est surement pas très contente de son aventure. Pas grave, pour ma part, je suis satisfait.
Au total, il m’aura fallu presque 30 minutes d’un combat dantesque pour qu’elle se rende enfin.
Je monte au trou suivant « les portes de kayak » ou je continu au king kong, mais j’ai le sentiment qu’il a donné ce qu’il avait à offrir aujourd’hui.
C’est donc avec un bass assassin turbo shad 4’’ que je vais faire le reste.
J’enchaine la tête de courant, mais elle ne donnera rien du tout. Et avec le souvenir encore frais du combat contre ma carpe, c’est un peu au hasard que je prospecte.
Je pêche la berge d’en face en traversant le courant au milieu du trou d’eau pour retourner sur la zone calme à mes pieds.
Si dans les 10 premières minutes ça ne donne rien, d’au coup, sans prévenir c’est la touche. Encore une fois, j’applique un ferrage reflexe et le poisson est pendu.
Là encore c’est un beau fish, et ça se sent direct ! Le combat est intéressant, mais le poisson ne fait que sonder. Je le contre tout en prenant du fil. Il tente de tirer, mais n’a pas l’intelligence de prendre le courant. Il s’entête à remonter sur le courant principale et s’essouffle très vite. Sa se sent, et surtout ça se voie. Car si dans un premier temps il était assez rapide, au bout de quelques minutes, il fait presque du surplace et se laisse monter en surface.
Une vision idyllique s’offre alors à moi. Je suis aux anges. Rien ni même mon précédent combat ne pouvais mieux me ravir. C’est un sandre, et attention, c’est un poisson pas exceptionnel, mais il fait réellement plaisir aux yeux. Je l’amène délicatement sur la berge. Je vais pas la jouer bourrin comme sur la carpe car un sandre, ça se respecte (loin de moi l’envie de dire que je respecte pas les carpes) mais un sandre ! Merde, c’est un sandre quoi !
Je le sort de l’eau en le passant ma main dessous le ventre. Ne me demandez pas pourquoi, mais pas besoin de les serrer, ils ne bougent plus si on fait comme ça.
Je prends le temps de mouiller le sol déjà très humide, je le pose et le décroche. A la mesure, il affiche 68 cm.
C’est effectivement pas un poisson énorme, mais il me fait vraiment très plaisir.
Une fois remis à l’eau, il viendra clôturer la session pêche. C’est donc avec du rêve plein la tête que je prends le chemin du retour.