ouverture carnassier

Il n’y a pas à dire mais l’ouverture de la pêche aux carnassiers a toujours une saveur particulière pour tous les aficionados de cette passion.
Une fois n’est pas coutume, cette année je ne ferais pas l’ouverture en solo mais avec un ami.
Tel un gamin, la veille, j’avais passé le nez dans mes boites de leurres et a échafauder des stratégies pour le lendemain.
Le jour se lève, derniers préparatifs. Chargement de la voiture, la météo s’annonce beaucoup plus clémente que les jours précédents.
Arrivé, en avance (mais comment pouvait il en être autrement ?) sur le lieu de rendez vous, je monte les cannes en attendant Ivan, ce dernier ne tardera pas : accolade chaleureuse et sincère !
Mais revenons au vif du sujet (sans vif) : l’ouverture du carnassier. Nous avons choisi de commencer dans des bras de seine, que je juge prometteur, les nombreuses chasses de carnassier aperçu un mois plus tôt dans les bancs de gardons immobiles en surface, m’ont laissé présager du cheptel en brocs et en perches.
2 cannes chacun, et 4 leurres différents pour commencer : One up 6 et plomb palette, puis très vite et pour incompatibilité géographique, le spinnerbait remplacera l’indémodable PP.
Je vous mets quelques photos pour justifier ce choix.




Les minutes s’écoulent, le temps passe et rien ne se passe. Ivan multiplie les changement de leurres pendant que je m’entête au spinner , sur l’autre canne je remplacerais toutefois le one up par mon leurre fétiche , le Freddy cat walk 170 blanc . Mais ni Ivan ni moi ne trouverons le bon pattern.
Nous décidons alors de regagner nos voitures, de prendre un bon café ( deuch’nord , avec de la chicorée) et d’élaborer une nouvelle stratégie . Arrivés sur place on croise 2 jeunes carnassiéristes, l’un était encore bredouille, l’autre avait fait 2 perches. Au moment de monter dans les voitures on voit 2 autres pêcheurs revenir vers le pont, l’un des deux portant un bout de bois avec un brochet embroché dessus. Image d’un autre temps, image à bannir, j’en ai des nausées. Certes je peux comprendre qu’une personne invite à sa table un poisson pour le manger, mais l’image de ce fish irrespectueusement suspendu sur ce pieu me dérange.
Nous quitterons l’endroit, rassuré de voir qu’il y avait du poisson, mais piteux de ne pas en avoir sorti.
C’est donc bredouille, que nous nous arrêterons sur les berges de la seine. Un poste stratégique à la croisée du courant et d’un bel amorti !
Du poisson, aux dires des pêcheurs en place, a été pris !
Cette information nous remplit d’optimisme .Mais en arrivant sur le hot poste, à quelques mètres de la berge un zodiac est idéalement placé pour prospecter la croisée des courants.
Heureusement, l’individu nous est pas étranger c’est un collègue de forum de pêche et c’est sans scrupules que l’on éclaboussera son zod. avec nos têtes plombées.
Je ne m’étendrais pas sur le carton qu’était en train de faire, notre marin d’eau douce. Mais cela rendait encore un peu plus ridicule notre bredouille.
Heureusement quelques lancers plus tard, mon swing impact se fera violemment agressé et le ferrage qui s’en suit, me permettra d’annoncer (fièrement je l’avoue) « poisson » et là surprise !
Alors que je pensais à un sandre, c’est une perche de 30/32cm qui crèvera la surface de l’eau, 10h45 je « dédouille » enfin !
Très vite une 2em, plus petite, viendra me rendre visite, dommage pour la 3em qui se décrochera à quelques mètres de la berge.
Pour mon partenaire c’est plus compliqué et le gardon harponné sur le côté, ne sera pas validé.
Midi approche et nos estomacs ont plus faim que les poissons, nous invitons à notre table (en fait il n’y a pas de table) notre collègue et capitaine de zodiac. Moment de convivialité, Ivan a ramené un Pauillac de 2003 : un délice !
Le temps passe vite quand on est bien, mais il ne faut pas oublier qu’on est là pour pêcher le carnassier !
Je propose à mon binôme d’aller tester une plage en seine à moins de 400 mètres de nous, cet endroit, très peu pêché et jonché d’arbres dans l’eau, d’herbiers par endroit et le soleil n’a aucune difficulté à réchauffer les 60cm d’eau . En waders je m’approche d’un arbre couché dans l’eau et lance en parallèle du tronc. Quelques tours de moulinet et le swing impact est stoppé net, pas de place pour le doute ferrage appuyé et …….. Coupe !
Et là devant moi, je vois en surface un broc estimé à 80cm se débattre, pendant d’interminables secondes, avant de se libérer et de disparaitre.
Que s’est il vraiment passé ?
Difficile de savoir exactement.
Ivan a les « boules » pour moi (pas de vannes vaseuses SVP).

Nous décidons de revenir sur le poste précédent (courant /amorti) ou un autre pote de pêche est arrivé.
Olivier nous informe qu’il y a déjà pris 2 sandres, on décide d’y pêcher à 3 sur ce poste.
Epaule contre épaule, nous pêchons joyeusement et Ivan qui est toujours bredouille fait les frais. Les leurres se croisent presque et ne laissent rien transparaitre de la bonne humeur de leurs animateurs respectifs. Ils font le travail sur le fond, la plombée qui convient est de 10 gr, les coloris qui fonctionnent sont principalement le vert chartreuse et le jaune. C’est sans surprise qu’Ivan finira par ouvrir son compteur avec un sandre, puis deux, puis trois (pour les deux derniers ce fut avec un LS couleur carotte).





Malheureusement, le temps passe trop vite lorsqu’on est bien. Cela faisait plus de 20 mn que je disais « dernier lancé et je pars », mon portable me rappelait à la réalité, m’obligeant à contre cœur à replier la canne. La journée fut très bonne et mon compte s’arrêtera à 4 perches, deux brochets maillés mais sans beaucoup de up et un sandre très correctement maillé. Je laisse les amis à leur triste ( ?) sort et rentre chez moi avec ce bien être qui fait oublier les petits tracas de la vie.

super récit tout en couleur MERCI et

merci pour le récit et les photos !

Excellent récit, merci du partage