il vit aussi en eaux douces car il est pêché dans le fleuve le St Laurent
Le bar rayé... à l'ancienne.
Joseph Lachance a vécu toute sa vie à Montmagny, sur le bord du fleuve. Le Saint-Laurent, c'était son terrain de jeu.
La pêche au bar, c'était une tradition dans la famille. D'aussi loin que remonte ses souvenirs, c'était l'activité du dimanche.
«C'était la sortie du monde la fin de semaine. Il y avait même des gens qui gardaient leur semaine de vacances pour venir pêcher le bar. Au lieu d'aller à l'extérieur, ils restaient ici et pêchaient».
Joseph LachanceC'était l'époque des pêches miraculeuses... l'époque où les pêcheurs de bar rayé affluaient. À chaque année, des tournois étaient organisés. Ce poisson était convoité non seulement pour sa chair blanche et presque dépourvue d'arêtes, mais aussi pour sa combativité.
Disparition du bar rayé
En 1967, M. Lachance a pêché ses trois derniers bars rayés. Il a dû se rendre à l'évidence : ce poisson, jadis abondant, avait complètement disparu du fleuve.
Le gouvernement du Québec a officiellement signé l'acte de décès du bar rayé en 1996. Bien que les causes de disparition n'ont jamais été clairement identifiées, certaines explications ont été avancées.
«Il y a eu un changement assez radical dans la distribution du bar dans les années qui ont suivi l'aménagement de la voie maritime. En même temps, il y a eu augmentation de la mortalité par la pêche.»
Jean Robitaille, biologiste-conseil, Bureau d'écologie appliquée.L'élargissement de ce qu'on appelle la traverse du nord (située entre l'île d'Orléans et Cap-Tourmente) a également entraîné un déplacement des bars vers la rive.
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Le bar rayé est de couleur bleu acier à noir, mais ses flancs sont argentés et ont chacun sept ou huit rayures horizontales. Les femelles atteignent leur maturité sexuelle entre quatre et six ans. Elles ne se reproduisent pas à tous les ans. |
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Effort de réintroduction
Depuis printemps 2002, la Fédération québécoise de la faune a multiplié les soirées d'information dans les communautés riveraines pour discuter du retour prochain du bar. Mais les spécialistes connaissent mal le comportement de ce poisson et les sites fréquentés, si bien que la réintroduction se fait par tâtonnement.
Ainsi, une course contre la montre s'est enclenchée pour les biologistes de la Société de la faune et des parcs du Québec cet été. Ils devaient capturer un grand nombre de juvéniles dans la rivière Miramichi au Nouveau-Brunswick.
Ces prises sont essentielles au programme de réintroduction du bar, puisqu'elles représentent bien des avantages.
«En allant chercher les bars rayés au Nouveau-Brunswick, on risque d'avoir une lignée sauvage. Ces bars rayés, qu'on ensemencerait dans le Saint-Laurent, auraient donc plus de chance à s'adapter dans notre système fluvial»,
Francis Bouchard, biologiste.
Taux de survie très faible...
Cependant, le taux de survie de ces juvéniles est très faible... moins de un pour cent. Voilà pourquoi les biologistes jouent sur deux fronts. La moitié des juvéniles est destinée au fleuve. L'autre moitié prend la route de l'Estrie.
Les biologistes croient au succès du programme de réintroduction du bar rayé. Si tout se déroule comme prévu, la pêche sportive au bar pourrait reprendre dans une quinzaine d'années. De quoi faire rêver les nostalgiques d'un passé révolu...
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Un retour... attendu! Le bar rayé est la seule espèce indigène qui a disparu du fleuve Saint-Laurent. Au cours des dix prochaines années, cent mille bars rayés retourneront au fleuve. |
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Le bar rayé
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