Il était tôt lorsque je me suis levé ce jour là. La nuit était encore installé et veiller sur les endormis. J’aime ce moment ou juste le bruit de la nature m’entoure, ou la brume me caresse les joues pour me dire qu’elle est là, avec moi, que je fais partie d’elle. Que j’aime ces moments là, comme le jour de noël où les enfants ouvrent leurs cadeaux et que l’on peut lire le bonheur. C’est moment simple ou aucun mots sont utiles, sauf savourer l’instant présent.
Sentir la fraîcheur du bord de l’eau, vous remonter jusqu’aux narines et ou l’on peut s’empêcher de la renifler. Elles m’envahit la tête, m’enivre jusqu’à perdre tête, que de bonnes choses qu’être là, à regarder le jour ce lever avec les restes de lune qui reflètent sur l’eau, toute aussi endormi que nos enfants.
Maintenant je peux voir pointer le bout de mes cannes, j’ai l’impression de les voir survoler les mystères de ce lac, qui ne veut rien dévoiler et qui peut être me donnera tant de bonheur. Quelle image parfaite, voilà comment je vois ma passion, aussi simplement que ça, juste un moment de partage entre moi et les éléments et ne pas pouvoir tricher, être juste moi.
Je regarde de plus prêt mes cannes avec toujours le même espoir, cet espoir que nous pêcheur nous partageons tous, celui du départ. Tout à l’air en place, mon moulinet couleur de nuit est bien réglé, mon fil bien tendu et mes détecteurs sont prêts à hurler le chant du bonheur.
Je me réinstalle sous ma couche, les yeux rives sur l’horizon et les oreilles grandes ouvertes, afin t’entendre le moindre saut, le plus petit battement de nageoire. Ces bruits qui me dissent, qu’elles ne sont pas loin et que peut être viendront –t-elles me voir ?
Je me sens basculer du côté des rêves, bien à l’abri dans la brume où rien ne semble m’atteindre. Lorsque, comme réveillé par le chant d’un ange, j’entend retentir le son d’un de mes détecteur. Mon rêve va-t-il devenir réalité ? Est-ce que je vais percer l’un des mystères de ce lac ? Me fera –t-il cet honneur ? J’en serais heureux, comme l’un de ces enfants ouvrant son cadeau de noël. Et d’un coup tout s’arrête, le silence est de retour, comme tout c’était mis en pose, afin de reprendre son souffle. Je m’approche de ma canne et vois encore le fil trembler tant que c’était puissant, ou peut être est elle encore là ? Est ce que je vais être déçu, de ne pas avoir eu le bon cadeau ? Tant de questions me passe par la tête. Est-ce que c’est ça la pêche ? Mais alors pourquoi y trouver un si grand plaisir, alors que bien souvent, je n’ai aucunes réponses à toutes ces questions. Et pourtant, que j’aime ça.
Même pas quarante secondes ne se sont écoulé, que cela ma paru long, que ce bruit que j’aime refait son apparition. Maintenant nous y voilà ! J’ai déjà la canne en main, sans m’en rendre compte et je peux déjà sentir les coups de nageoire glissant sous les abîmes de cette eau aux milles reflets de nuit. Elle nage comme un ange, survolant les fonds afin de trouver abri où elle se sentira sauvé. Mais je ne veux pas ça, je suis trop égoïste, je la veux à mes côtés, la sentir, la toucher. Elle n’en a pas envie, elle me fuit et maintenant ne sait pas trop où aller tellement la fatigue est présente. Elle ne lâche rien, me fait voir son dos et repart, ce laisse désirer et pourtant qu’elle a l’air belle… et tout comme elle, le doute s’installe, cela fait déjà un bon moment que je danse avec et elle continue à me tourner le dos. Dans un dernier souffle d’espoir, je redresse ma canne pour lui donner un dernier assaut pour qu’elle veuille bien de moi, autant que moi je la désire…. Et là, je la vois remonter dans la peine ombre d’un jour nouveau….. Maintenant, je peux la voir, elle est nageante juste à côté de moi…. Elle est magnifique et gigantesque, de couleur d’or et je sent se fameux bonheur m’envahir, d’avoir percé l’un des mystères de ce lac, comme si je recevais une offrande de la nature.
Je l’ai admiré encore un moment dans cette eau si limpide….et je n’ai trouvé qu’une chose à faire…..lui retirer son piège dans l’eau pour être une fois de plus juste à côté d’elle sans même que je la partage avec un tapis ou même un peson, mais pour une fois que ce soit moi qui soit dans son élément, afin que l’on se demande si c’était moi qui l’avait attrapé ou elle. Elle resta quelques secondes libre à mes côtés, comme si elle voulait prolonger cet instant d’intimité et partie lentement, en me laissant penser, que je devais la suivre…..je l’ai regardé et je lui ai dit :
« Joyeux noël » car en ce matin de noël, je venais de recevoir un très beau cadeau, pas celui d’avoir hérité d’un mystère, mais celui d’avoir partagé ça avec vous.
D.